Nous partons par un temps pluvieux et maussade depuis Le Bonhomme, un village Haut-Rhinois situé entre le col du Calvaire et le col du Bonhomme. Les fougères mouillées en bordure du sentier parachèvent de nous tremper. Au bout d'un peu plus d'une heure de montée, nous arrivons au cimetière Duchesne où reposent plus de 400 soldats tombés au front. Après un aller-retour à la Tête des Immerlins, nous gagnons la Tête des Faux par le chemin des muletiers. Ce sentier a été aménagé pour pouvoir ravitailler les troupes Françaises en munitions et en vivres.
Dès le mois d'août 1914, les Allemands occupent le sommet. Ils dirigent des tirs d'artillerie sur le col du Bonhomme.Ils détruisent fin novembre le camp du commandement de l'armée Française. Le 2 décembre, les chasseurs alpins donnent l'assaut sur la Tête des Faux et prennent position au sommet. Le soir du 24 décembre 1914, les Allemands lancent un assaut très violent qui est repousé au prix de 700 morts. Les Allemands lancent une nouvelle attaque le 21 décembre 1915 qui se solde également par un échec.
Les Français resteront maîtres du sommet durant le reste de la guerre. Les troupes françaises, qui opèrent sur le versant le moins abrupt, sont cependant éloignées de leurs positions arrières, ce qui oblige à parcourir un long et pénible chemin pour approvisionner les lignes de combat.
Les Allemands opèrent sur le versant abrupt alsacien à peu de distance de leurs réserves. Le transport des hommes et du matériel est facilité par l'installation d'un téléphérique !
Aujourd'hui, la nature reprend doucement ses droits. Elle cicatrise ses blessures en intégrant chaque année un peu plus les vestiges de béton et d'acier, reliquats de la follie des hommes...
Carte IGN : 3718 OT
Itinéraire : Le Bonhomme - cimetière Duchesne - Tête des Immerlins - Tête des Faux - rocher du Corbeau - étang du Devin - Le Bonhomme.
Le Bonhomme (alt 608m).
La montée au travers d'une forêt sombre et humide...
Le sentier se transforme en torrent...
Cimetière Duchesne.
Au sommet de la Tête des Immerlins (alt 1216m).
Inflorescence mâle de pin sylvestre (c'est ce qui donne le pollen).
Ferraille de la Grande Guerre.
Sommet de la Tête des Faux (alt 1208m).
Tout ce qui reste d'un abri Français. Les rails servaient à soutenir le toit.
Toute la montagne est truffée de bunkers, de tranchées, de trous d'obus, galeries et tunnels...
Le rocher du Corbeau. En dessous, il y a tout un réseau de galeries.
La gare d'arrivée du téléphérique Allemand. Son point de départ se situait près de l'église de Lapoutroie, à une altitude de 425m pour arriver à la roche du Corbeau à 1100m. Sur l'ensemble du versant Est, une véritable forteresse est construite, constituée de fortins, d'abris, d'ateliers, le tout bétonné, électrifié et alimenté en eau et en lignes de communication.
L'intérieur de la gare.
La même gare en 1916.
L'étang du Devin. Les trèfles d'eau recouvrent chaque année davantage de surface. Cet étang est en train de s'assécher et va se transformer peu à peu en tourbière.
L'abri pour randonneurs près de l'étang.
Le même endroit, 100 ans plus tôt. C'était une station de pompage pour l'alimentation en eau des troupes Allemandes. Le batiment abritait aussi une génératrice pour la production d'électricité.
Ancien cimetière Allemand. La chapelle Rabenbuhl.
Tombe d'un soldat Allemand.
Ce bunker abrite une infirmerie.
La grande salle de l'infirmerie.
Vestiges de réseaux téléphoniques... (allo, quoi..)