L'abbaye bénédictine d'Altorf fut fondée par Hugues III, comte d'Eguisheim (951 - 986), seigneur territorial de la contrée. Au milieu du XIème siècle, le pape Léon IX offrit des reliques dont le bras de Saint Cyriaque. Dès lors, celui-ci devint le patron de l'abbaye. Le couvent connut bien des avatars, en particulier pendant les guerres des Paysans (1525) et de Trente Ans (1618 - 1648). Des reconstructions furent souvent nécessaires comme en témoignent quelques vestiges lapidaires réemployés.
La nef romane, relativement sombre, contraste avec le choeur baroque, inondé de lumière, attirant irrésistiblement le regard du visiteur dès son entrée dans l'église. Derrière le sanctuaire, il y a un beau jardin monastique, très bien entretenu. On y trouve des arbres fruitiers, des parterres de fleurs et des carrés de terre réservés au potager. Des plantes aromatiques et médicinales, telles qu'elles furent cultivées au moyen-âge, trouvent également leur place dans le jardin.
L'abbaye est aussi le point de départ d'un sentier des bornes long d'environ 7 kilomètres. Ces bornes jalonnent le bois d'Altorf que les moines louaient aux éleveurs de cochons. Grâce aux glands des chênes, les animaux engraissaient et passaient rapidement de 50 à 150 kg...
Carte IGN : 3716 ET
Tout l'extérieur de l'abbaye est constitué d'une frise comptant de nombreuses têtes qui observent les passants...
Les armoiries de cette borne datée de 1666 ont été martelées après la Révolution. Il ne reste plus qu'un seul A, celui d'Altorf. Il y en avait un second pour "Abbaye"...
Au moyen-âge, nos campagnes sont parcourues par les loups qui inspirent la crainte. Cet animal a également inspiré le blason d'Altorf. Un crochet simple ou double, en fait des pièges à loups, se retrouve parfois sur les bornes délimitant certaines parcelles forestières. Quand les loups rodaient dans le village, on plaçait un piège qu'on mettait sur la porte des étables avec un morceau de porc en guise d'appât.
Les premières bornes datent du XVIème siècle et les dernières, comme celle-ci, du XVIIIème. Chaque installation donnait lieu à une petite cérémonie : on sacrifiait un poulet et on faisait couler son sang dans le trou ! Une autre pratique récurrente constituait à placer sous la borne un morceau de tuile ou de charbon qui faisait office de témoin, ceci pour qu'elle ne soit pas frauduleusement déplacée !
Cette pierre dressée est identifiée comme étant le menhir d'Altorf, aussi appelée "menhir du Langenstein". Des fouilles archéologiques ont révélé des tessons datés du Hallstatt final et des os calcinés retrouvés au pied du menhir.
Merci de votre visite, à bientôt !
Guillaume 01/09/2019 09:43
Guy 01/09/2019 11:58
Katia 15/05/2015 20:54
Katia 14/05/2015 22:49
randoalsacevosges 15/05/2015 15:43